Infoflash


[ 834 ] Réforme du gage des stocks

Le gage des stocks permet à une personne physique ou morale de droit privé de garantir un crédit consenti par un établissement de crédit dans l’exercice de son activité professionnelle en gageant les stocks qu’elle détient. Il doit être inscrit sur un registre tenu au greffe du tribunal de commerce.

Créé par l’Ordonnance 2006-346 du 23 mars 2006 et le décret 2006-1803 du 23 décembre 2006, il constitue un dispositif spécial de gage inséré dans le Code de commerce et distinct du régime de droit commun du gage de meubles corporels prévu dans le Code civil (gage avec ou sans dépossession).

L’Ordonnance n° 2016-56 du 29 janvier 2016 relative au gage des stocks, prise à la suite de la loi Macron du 6 août 2015, réforme le gage des stocks afin de favoriser le financement des entreprises sur les stocks.Elle rapproche le gage des stocks du régime de droit commun du gage des meubles corporels (article 2333 et suivants du Code civil) et apporte davantage de souplesse et de clarté au dispositif.

Le nouveau régime est applicable à compter du 1er avril 2016 et s’applique aux contrats conclus à partir de cette date. Les conditions d’application des dispositions sont fixées par décret en Conseil d’Etat.

Définition

Le gage des stocks est une convention par laquelle une personne morale de droit privé ou une personne physique accorde à un établissement de crédit ou à une société de financement qui lui a consenti un crédit pour l`exercice de son activité professionnelle le droit de se fairepayer sur ses stocks par préférence à ses autres créanciers.

Ainsi :

- le débiteur est une personne morale de droit privé ou une personne physique

- le créancier est un établissement de crédit ou une société de financement

- le gage garantit un crédit obtenu pour l`exercice de son activité professionnelle

- le gage porte sur les stocks : les stocks de matières premières et approvisionnements, les produits intermédiaires, résiduels et finis ainsi que les marchandises appartenant au débiteur et estimés en nature et en valeur à la date du dernier inventaire

- le débiteur est propriétaire des stocks donnés en gage

Textes applicables et régime juridique

Le régime du droit commun du gage des meubles corporels prévu dans le code civil est désormais applicable au gage des stocks, sauf dispositions spécifiques. En conséquence, par exemple, il est désormais possible de prévoir que le créancier deviendra propriétaire du bien gagé en cas de non-paiement de la dette par le débiteur (pacte commissoire, jusqu’ici prohibé).

Le gage des stocks peut être constitué avec ou sans dépossession, comme c’est le cas pour le gage des autres biens meubles corporels dans le Code civil. Auparavant, il était constitué sans dépossession.

Pour mémoire, dans un gage avec dépossession, le bien gagé est remis entre les mains du créancier ou d’un tiers tandis que dans un gage sans dépossession, le débiteur conserve la possession du bien gagé.

L’Ordonnance prévoit la faculté d’opter entre le régime du gage des stocks du Code de commerce ou le régime de droit commun du gage de biens meubles du Code civil (auparavant, obligation de soumettre le gage au dispositif spécial du code de commerce : arrêt de la Cour de cassation, Assemblée plénière du 7 décembre 2015).

L’Ordonnance précise d`autres règles, notamment : l`obligation de conservation des stocks, le rétablissement de la garantie encas de diminution de leur valeur (clause «d’arrosage »), l`étendue du gage et le paiement de la créance garantie, le remboursement anticipé, le rang des créanciers…

Formalités et publicité du gage des stocks

L’Ordonnance précise et simplifie le contenu de l’acte de gage des stocks. La convention est établie par un écrit qui comporte, à peine de nullité, les mentions suivantes :

- la désignation des créances garanties

- la description des biens gagés, présents ou futurs, en nature, qualité, quantité et valeur, ainsi que l`indication du lieu de leur conservation

- la durée de l`engagement

- si le gage est avec dépossession : l`identité du tiers qui a pu être constitué gardien des biens gagés

Le gage des stocks doit faire l’objet d’une inscription sur un registre public tenu au greffe du tribunal dans le ressort duquel le débiteur a son siège ou son domicile, à peine d’inopposabilité aux tiers et non plus à peine de nullité. L’obligation d’inscrire le gage dans le délai de 15 jours est supprimée.

L`inscription conserve le gage pendant cinq ans à compter du jour de sa date. Son effet cesse si l`inscription n`a pas été renouvelée avant l`expiration de ce délai. Dans ce cas, le greffier procède d`office à la radiation de l`inscription.

Articles L527-1 et suivants du code de commerce

Notre service Formalités est à votre disposition pour effectuer l’inscription au greffe du tribunal. Pour toute demande d’information, n’hésitez pas à nous contacter.

Vous pouvez consulter, sur le sujet, le commentaire des Petites Affiches, du 25/02/2016 sur le site lextenso.com.

Archives

décembre 2020 # 211


novembre 2020 # 210


octobre 2020 # 209


juin 2020 # 208


juin 2020 # 207


mai 2020 # 206


avril 2020 # 204


avril 2020 # 203


avril 2020 # 202


mars 2020 # 201


mars 2020 # 200


mars 2020 # 199


mars 2020 # 198


décembre 2019 # 197


novembre 2019 # 196


novembre 2019 # 194


septembre 2019 # 192


juin 2019 # 191


juin 2019 # 190


mars 2019 # 189


février 2019 # 188


janvier 2019 # 187


décembre 2018 # 186


novembre 2018 # 184


septembre 2018 # 182


juillet 2018 # 180


avril 2018 # 178


mars 2018 # 177


janvier 2018 # 176


décembre 2017 # 174


novembre 2017 # 173


octobre 2017 # 172


aout 2017 # 171


juillet 2017 # 170


juin 2017 # 169


avril 2017 # 168


avril 2017 # 167


février 2017 # 166


janvier 2017 # 165


décembre 2016 # 164


novembre 2016 # 163


octobre 2016 # 161


juillet 2016 # 159


juin 2016 # 158


mai 2016 # 157


avril 2016 # 156


mars 2016 # 154


février 2016 # 152


janvier 2016 # 150


décembre 2015 # 149


décembre 2015 # 148


novembre 2015 # 147


octobre 2015 # 146


septembre 2015 # 145


aout 2015 # 142


juillet 2015 # 140


juin 2015 # 139


mai 2015 # 137


avril 2015 # 136


mars 2015 # 135


février 2015 # 134


janvier 2015 # 133


janvier 2015 # 131


décembre 2014 # 128


novembre 2014 # 125


octobre 2014 # 124


octobre 2014 # 122


septembre 2014 # 121


aout 2014 # 120


juillet 2014 # 119


juin 2014 # 118


mai 2014 # 117


avril 2014 # 116


mars 2014 # 115


février 2014 # 114


janvier 2014 # 113


décembre 2013 # 112


novembre 2013 # 111


novembre 2013 # 110


octobre 2013 # 109


septembre 2013 # 108


septembre 2013 # 107


juillet 2013 # 106


juin 2013 # 105


juin 2013 # 104


avril 2013 # 103


mars 2013 # 102


février 2013 # 101


janvier 2013 # 100


[602] Veille juridique JO - AMF

[601] PUBLICATIONS AU BALO - CALENDRIER 2013

[600] Comptes consolidés - dispense dans certains cas

[599] Tribunal de commerce Lille Métropole – Transfert géographique au 1er janvier 2013

[598] Rapport de gestion – Informations sociales et environnementales

[597] Rapport du Président sur le contrôle interne – informations sur la mixité

[596] Société de participations financières de professions libérales (SPFPL) de vétérinaires

[595] SAS –Organe statutaire dit « Comité de gestion » ou « Conseil de surveillance » - mention au RCS

[594] Commerçants et sociétés – déclaration au RCS du nom de domaine

[593] Sociétés cotées – dépôt des comptes annuels – contrôle du greffier

[592] Sociétés civiles et commerciales – durée statutaire expirée – procédure incombant au greffier

décembre 2012 # 99


novembre 2012 # 97


septembre 2012 # 96


aout 2012 # 95


aout 2012 # 94


avril 2012 # 92


février 2012 # 88


décembre 2011 # 84


décembre 2011 # 83


novembre 2011 # 82


aout 2011 # 81


juin 2011 # 80


février 2011 # 79


décembre 2010 # 75


novembre 2010 # 74


septembre 2010 # 73


juin 2010 # 72


mars 2010 # 71


février 2010 # 70


décembre 2009 # 69


novembre 2009 # 68


novembre 2009 # 67


septembre 2009 # 66


juin 2009 # 65


mars 2009 # 64


février 2009 # 63


décembre 2008 # 62


septembre 2008 # 60